D’un côté, les réseaux mobiles de MTN (34,5 millions de clients, 31 % de part de marché) ; de l’autre, le réseau de fibre optique de Telkom (détenu à 40 % par l’État). C’est pour changer de dimension que le premier lorgne le second, opération potentiellement évaluée à plusieurs milliards de dollars US pour combiner les deux réseaux. Le rapprochement des deux acteurs – respectivement deuxième et troisième opérateur du pays – aboutirait à une mainmise sur près de 45 % des parts de marché local.
>> Lire sur The Africa Report – South Africa : Is MTN’s ambition to buy Telkom a problem for the competition commission ?
« Les discussions commencent, il n’y a encore aucune certitude que la transaction aille jusqu’au bout. Mais, si c’est le cas, cela peut avoir un effet important sur le prix des titres de la société. Par conséquent, il faut faire preuve de prudence dans les négociations jusqu’à ce qu’une nouvelle annonce soit faite », recommande un communiqué de MTN diffusé le 15 juillet. Déjà le marché réagit, puisque les actions de Telkom ont bondi d’environ 30 %, tandis que celles de MTN ont augmenté de près de 4 %, à la suite de la publication de la note du poids lourd sud-africain.
Obstacles à la concurrence
Pourtant, de nombreux analystes mettent en doute la viabilité de l’opération au vu des antécédents de MTN avec la Commission sud-africaine de la concurrence. En mars 2022, bien que le régulateur ait donné son accord à la vente à IHS Towers de milliers de tours télécoms appartenant à MTN South Africa, elle avait évoqué des préoccupations d' »intérêt public », notamment les obstacles à la concurrence dans le pays. « La commission s’est montrée particulièrement préoccupée par la capacité des vendeurs de pylônes à participer efficacement au marché des infrastructures et à s’y développer, en particulier au moment où les opérateurs de téléphonie mobile envisagent les impératifs du déploiement de la technologie 5G », précisait le communiqué de l’époque.
En avril 2019 déjà, MTN s’était heurté à la Commission de la concurrence, qui avait jugé que les prix des données dans le pays étaient trop élevés. L’opérateur sud-africain ainsi que le géant des télécommunications Vodacom (leader localement avec 42 % de part de marché) ont reçu l’ordre de conclure des accords avec le régulateur, notamment pour mettre en œuvre des « réductions immédiates des niveaux tarifaires ».
Tarifs anti-pauvres
Ces directives sont le résultat d’une enquête sur le marché des services de données qui a débuté en 2017, quand le niveau des prix a commencé à susciter des inquiétudes du côté du gouvernement et auprès de la population. À l’époque, la Commission avait déclaré que « les consommateurs les plus pauvres d’Afrique du Sud [étaient] indûment exploités par rapport aux consommateurs les plus riches » et que « les structures tarifaires [étaient] anti-pauvres et manqu[aient] de transparence ».
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